Tizi-Hibel – Algérie 2009
GEREMIA MAZZA
Un instant de fuite,
Je suis passé sous l’échelle,
Une branche est tombée de l’arbre,
Un oiseau s’est écrasé sur la vitre
Un instant,
J’ai entendu des cris, des mots, des bris de vitres !
Par là, je suis passé sous le pont,
Puis un tunnel m’a conduit vers un ailleurs… ?
Je ne sais où ? Au bord du Gange ?
Ma joie ? Je l’ai laissée s’envoler !
Dans l’au-delà, loin de la vie, loin d’ici !
J’ai couru des couloirs, des chemins, des allées, j’ai pensé…
Aimer est un vain projet, une discipline coupable de la mélancolie
Une amère folie !
Par là, j’ai promené ma peine
comme on promène une béquille,
Un orphelin, sa solitude comme une pacotille
Par là, je me suis vu errer
Errer les uns, errer les autres
Comme eux, je me suis agenouillé
J’ai bu de l’eau
J’ai pétri de la terre. Oui ! C’était bon, je l’ai fait.
Un instant, une saison, j’ai fui le temps
Fui ma raison, fui le chemin de ma maison !
Au fil de l’eau, ma maison s’est changée en buisson
Puis en oiseaux, une nuée d’oiseaux !
J’ai pensé… quelle peur les a fait s’envoler ?
Étonnement, j’ai pensé… A l’Amour,
Que c’était l’Amour qui les avait fait s’envoler !
La migration des passions, j’ai pensé aux saisons,
Au printemps, à l’été
J’ai pris mon visage fiévreux dans les mains,
Elles sentaient si bon
L’odeur franche et sucrée des fleurs, le thym, le romarin que j’avais caressé en chemin
J’ai pensé l’été est une saison que j’aime
Que j’aimais !
J’ai ressenti dans ma poitrine, à l’endroit de mon cœur, un feu !
J’ai pensé… aimer n’est pas un projet !
Ni l’envolée de la raison, ni la passion,
Mais le chemin de ma maison !
Un instant !
Un oiseau s’est posé sur l’échelle
J’ai entendu des rires, des mots, des éclats de rire
Pris mon stylo,
Dans le pli de ses ailes, j’ai reconnu de suite le bruissement de la vie
J’ai vu dans ses yeux, l’Amour
Transformer la Vie !
28 03 20, Gérémia Mazza
cuisiniste ensemblier
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